Présentation

Je suis née à Rougemont, petit village dans les montagnes suisses, en 1950. J’y ai passé une enfance tranquille et heureuse. C’est en 1972, après mon mariage, que je me suis initiée à l’art du découpage, poursuivant ainsi une tradition typique de la famille Saugy et du pays d’Enhaut. Munie d’un brin de patience, je dessine au crayon le motif sur le côté blanc du papier plié en deux, et collé provisoirement sur les bords. Ensuite vient la phase délicate du découpage au moyen d’une paire de ciseaux très bien affûtée. Finalement, les bords enlevés, le grand moment consiste à l’ouvrir et ainsi découvrir le résultat d’un nouveau tableau symétrique noir, que je colle sur un fond clair.  Durant les premières années de ma carrière, mes tableaux représentaient des scènes traditionnelles de montée à l’alpage, avec les vaches, les chèvres et les bergers. Petit à petit, j’y ai introduit des scènes de la vie qui se transforment de plus en plus en histoires d’amour. Quelques symboles de mon invention, comme, par exemple, « le paquet d’amour », « la clé du bonheur », ou « le violoniste jouant une sérénade à sa dulcinée » agrémentent mes découpages.  Cependant il arrive que je m’inspire de l’actualité, de la musique ou de l’histoire. Tout est permis. J’aime également beaucoup travailler sur commande de passionnés, reproduisant ainsi leur maison, leur vie ou leur aventure, et ceci tout en gardant une grande naïveté.  La tradition veut aussi que chaque découpeur donne une marque personnelle à ses oeuvres. C’est ainsi que j’entoure mes tableaux de petits coeurs, que mes vaches ont la queue-en-l’air, que les oiseaux ont toujours le bec ouvert; ils chantent à tue-tête sur le toit du chalet ou sur le rebord de la fontaine.  La création de chaque nouveau tableau représente pour moi une source d’évasion et de rêve, me permettant ainsi d’échapper à la rigueur de la vie quotidienne.  Mon plus grand plaisir serait de vous faire rêver.

 

 

Mars 2010